La mère Bunbundoolooey mit son enfant, un petit garçon, Bunbundoolooey, qui ne pouvait que ramper, dans sa nacelle. C’était une sorte de petit hamac en toile, tenu par des femmes noires sur le dos, dans lequel elles transportent leurs bébés et leurs biens en général. Elle la plaça ensuite sur son dos et partit à la chasse.

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   Quand elle fut éloignée, elle arriva devant une touffe d'arbres à nacres. Au pied de l'un d'eux, elle vit de grandes larves qui étaient bonnes. Elle en ramassa et creusa avec son bâton d'igname autour des racines de l'arbre pour en avoir plus. Elle allait d'arbre en arbre, attrapant des larves à chaque fois. Pour pouvoir en rassembler le plus possible, elle posa sa nacelle et chassa plus loin.

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   Bientôt, dans l'excitation de sa recherche, elle oublia la nacelle avec l'enfant, et s'éloigna. De plus en plus, elle quitta le massif de Dunnia sans jamais penser à son pauvre fils. Elle continua son chemin jusqu'à atteindre enfin un pays lointain.

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   Le bébé se réveilla et sortit de la nacelle. D'abord, il commença seulement par ramper, mais rapidement il se leva et se tenu droit à côté d'un arbre. Puis, jour après jour, il devint plus fort et marchait seul. Il continuait à grandir et commençait même à courir. Le bébé devint grand garçon, puis homme fort et robuste et tout cela sans jamais voir sa mère.

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   Mais dans le pays lointain, un jour, la mère Bunbundoolooey, se souvint du bébé qu’elle avait laissé.

« Oh ! », cria-t-elle, « J'ai oublié mon bébé. J'ai quitté mon bébé où les Dunnias poussent dans un pays lointain. Je dois retrouver mon bébé. Mon pauvre bébé. Je l'ai oublié... Folle je devais être quand je l'ai oublié. Mon bébé ! Mon bébé ! »

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   Et la mère s'en alla aussi vite qu'elle le pouvait, retourner au massif de Dunnia, dans le pays lointain. Quand elle atteignit enfin le dit-lieu, elle vit les traces de son fils, rampant puis se tenant debout, puis marchant puis courant. Les traces qu'elle suivait étaient de plus en plus grandes jusqu'à devenir les traces d'un homme. Elle les suivit donc et atteignit camp. Il n'y avait personne là-bas, mais il y avait un feu. Elle attendit alors, et tout en attendant, regarda autour d’elle. Elle vit que son fils s'était fabriqué de nombreuses armes et de nombreux tapis d'opossum qu'il avait peints gaiement.

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   Enfin, elle vit un homme se diriger vers le camp et elle sut qu'il s’agissait de son bébé, devenu homme. Alors qu'il s'approchait, elle courut à sa rencontre en disant :

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   « Bunbundoolooey, je suis ta mère ! La mère qui t’a oublié en tant que bébé et t’a quitté. Mais maintenant je suis venue te retrouver, mon fils. Le voyage fut long, mon fils, et ta mère est fatiguée. Mais maintenant qu'elle voit son petit bébé devenu un bel homme, elle ne l’est plus fatigué ! Et son cœur est heureux, et haut et fort elle peut désormais chanter de joie ! Ah, Bunbundoolooey, mon fils ! Bunbundoolooey, mon fils ! »

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   Et elle courut en avant avec ses bras ouverts, prête à l’embrasser.

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   Mais le visage de Bunbundoolooey, le fils, était sévère, et il ne répondit pas. Mais il s’accroupit et ramassa une grosse pierre. Il la jeta rapidement sur sa mère, la frappant avec une telle force qu'elle tomba raide morte.

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   Puis il rentra tranquille dans son camp.