
La Fourrure de l'Hermine

Sur la pelouse des jardins d’un vaste château
Se trouvait Dame l’Hermine vêtue de son beau manteau
Elle incarnait la grâce, la pureté, la noblesse,
Sa fourrure soyeuse était digne des grandes altesses.
Personne ne pouvait ternir cette belle aquarelle
Cette œuvre d’art était faite pour perdurer
Mais soudain, un rat jaillissant des poubelles
Vint s’approcher telle une tâche, elle fût gâchée.
Ce nuisible, laid, sale, à l’odeur putride
Était haï, rejeté et fui par l’unanimité
Pour le sentir venir, il ne fallait pas être extralucide,
Son “doux parfum” avait une senteur inimitée !
L’Hermine, dégoûtée, commença donc à se moquer de lui.
Le rat, malgré tout, avec confiance, lui répondit :
-“Oh, ma gente-dame, vous et moi sommes pareils !
-Comment ? Qu’insinuez-vous ? S’il vous plaît qu’on me réveille !
Répondit énervée la demoiselle.
Vous voulez me faire croire que votre aspect est trompeur ?
Que vous êtes de ceux-là, qui font battre tous les cœurs ?
-Non, vous m’avez mal compris, loin de là, attention !
Les apparences ne sont pas trompeuses, seuls nos jugements le sont.
Je voulais tout simplement vous faire comprendre, que malgré nos différences,
Nous arborons intérieurement de nombreuses ressemblances.
Nous sommes tous deux des êtres vivants
Qui ont une pensée, un cœur et des sentiments.”
L’Hermine se sentant alors offensée,
A commencé, droite à gauche à jurer
Et sur ses grands chevaux est montée ;
Mais brusquement, plus un son, elle s’est arrêtée,
Et à terre, lentement elle est tombée,
Un coup de feu l’avait calmée,
Et par une tâche rouge son manteau a été souillé !
Quant au rat, le même sort il a subi ;
La balle, son devoir a accompli !
Et la fourrure, cette fourrure somptueuse,
Sur une tête, ornant un chapeau elle a fini,
Voici donc l’ironie du sort pour cette présomptueuse.
Mais on n’y peut rien ; c’est le cercle de la vie !
Qu’importe les apparences, les richesses ; la même fin tout le monde vit :
C’est la mort, la fin du fini…
C’est la mort, le commencement de l’infini…